Gestalt praticien_Full

Formation vécue de 2017 à 2020 auprès de l’Institut Belge de Gestalt-thérapie à Bruxelles.

Fondations

Une proposition innovante

Idée forte : L’être humain est inséparable de son environnement avec lequel il est en interaction permanente.La Gestalt-thérapie propose une méthodologie qui met au centre de sa pratique l’expérience vécue dans le contact entre l’organisme et l’environnement, soit entre soi et le monde, entre soi et autrui. « Elle prend en compte l’expérience avec la prise de conscience des processus corporels, de même qu’elle s’occupe de la manière particulière de chacun de se représenter le monde et de lui donner sens. »
Concepts : Champ organisme/environnement, Frontière contact, Ajustement créateur, Self

Naissance et histoire

Idée forte : La Gestalt-thérapie est élaborée par Fritz Perls, psychiatre et psychothérapeute, et son épouse Laura Perls, docteur en psychologie. Redoutant des persécutions antisémites, ils émigrent en 1933 depuis l’Allemagne vers les Pays-Bas, puis l’Afrique du Sud où ils écrivent en 1942 leur premier ouvrage Le moi, la faim, l’agressivité dans lequel ils proposent une révision de la théorie Freudienne en soulignant la nécessité d’une saine agressivité. Psychanalyste réputé, Fritz entame en effet avec cet ouvrage une rupture avec le courant psychanalyste.

Empreintes et filiations

Idée forte : Héritière rebelle de la psychanalyse, la gestalt-thérapie se démarque de l’influence de la Gestalt-psychologie qui l’ouvre à la perspective de champ.
Concepts : Agressivité, Affect et corps, Figure/fond, Champ et système

Racines philosophiques

Idée forte : Différencier les trois démarches philosophiques qui sous-tendent la Gestalt-thérapie: «phénoménologie, existentialisme et humanisme».
Concepts : Phénoménologie; ce qui apparaît, ici et maintenant, comment? vers quoi? (Brentano-Husserl-Binswanger), Existentialisme; angoisse devant l’incomplétude, la solitude, la finitude. (Kierkegaard-Camus-Buber), Humanisme; conscience, choix, liberté, ressources. (Maslow-Rogers-Fromm)

Assise théorique

Théorie du self

Idée forte : Le self est un système de contact à tous les instants.
Concepts : Séquence de contact; pré-contact, mise en contact, plein contact, post-contact, Modalités du contact; mode Ça, mode Moi,Mode Personnalité et le mode moyen, Fluctuations du contact; confluence, introjection, projection, rétroflexion, égotisme.

Théorie de la Gestalt inachevée

Idée forte : Les reliquats du passé sont surtout des problèmes actuels qui inhibent la pleine participation au présent.
Concepts : La Gestalt inachevée, Le transgénérationnel.

La perspective de champ

Idée forte : Nous sommes créés par les situations autant que nous les créons, d’instant en instant.
Concepts : Intrapsychique, Champ et situations, Cinq principes; organisation, contemporanéité, singularité, processus changeant, rapport pertinent

La posture du thérapeute

Être là

Idée forte : Être là, maintenant, englobe le passé présent et l’appel à advenir dans le futur.
Concepts : Présence, Awareness, consciousness, Conscient/inconscient, Graduation; sentir, ressentir, identifier, exprimer

Quatre piliers pour une posture

Idée forte : Le soutien est un antidote à la honte
Concepts : Holding-Handling, Soutien, Cadre, Relation dialogale

Co-construction

Idée forte : Il n’y a pas d’autre réalité que celle que chaque sujet construit dans la relation
Concepts : Paradoxe de l’attachement, Herméneutique, Co-création

Les quatre mécanismes névrotiques

Conception de l’individu comme une fonction du champ global organisme/environnement.Capable de s’adapter à son milieu et au caractère toujours changeant des situations qui l’entoure. La névrose apparaît lorsque l’on devient incapable de modifier ses moyens d’action et ses techniques d’interaction.

L’introjection

Physiquement, la croissance ne peut s’accomplir qu’à travers une véritable assimilation : les aliments doivent être décomposés, désagrégés, digérés. La nourriture physique une fois digérée, assimilée, devient une partie de soi. Une nourriture avalée à la hâte, ou non par envie réelle mais parce que l’on ne peux faire autrement, pèse lourdement sur l’estomac. Elle donne la nausée. Et si il est impossible de la digérée, elle se transforme en poison.

Le processus d’assimilation psychologique, réponds aux même mécanismes…(concepts, faits, normes de comportement, morale, valeurs étiques…)

Les dangers de l’introjection sont doubles :

Incapacité à développer sa propre personnalité. Plus il est surchargé d’introjects encombrants, moins il a de place pour s’exprimer ou découvrir qui il est. Il se rend lui-même responsable de ce qui appartient à l’environnement.

L’introjection désintègre la personnalité.( conflit lorsque l’on intègre sans réfléchir deux valeurs opposées;”fais à autrui comme tu voudrais qu’il te fasse” et “la loi de la jungle” la loi du plus fort).

L’introjection est donc le mécanisme névrotique par lequel nous incorporons des références, des attitudes, des façons d’agir et de penser qui ne nous appartiennent pas. La frontière entre soi-même et le reste du monde s’est tellement incurvée vers l’intérieur qu’il ne reste presque plus rien de soi. Quand l’introjecteur dit”je pense que…”,en réalité il dit”les autres pensent que…”

La projection

L’inverse de l’introjection est la projection. La tendance est de rendre l’environnement responsable de ce qui, en réalité, devrait être attribué à soi-même. La paranoïa n’est qu’une forme extrême de projection. Le névrosé n’utilise pas seulement le mécanisme projectif dans ses relations avec le monde, mais aussi envers lui-même. Une tendance à nier les parties de lui-même d’où proviennent ces penchants et ses envies dont il se défend.

Quand le projeteur dit”les autres…”,généralement il veux dire”je…”. La projection consiste donc à incurver la frontière entre soi-même et le reste du monde dans l’autre sens, en sa faveur, de façon à pouvoir désavouer et renier les aspects de sa personnalité que l’on trouve grossiers, déplaisants, ennuyeux. La personne excessivement prudente et méfiante qui déclare vouloir se faire des amis sans jamais faire confiance à quiconque parce qu’elle a peur de “se faire des amis” est l”exemple type du projeteur.

La confluence

L’individu ne sens plus aucune limite entre lui-même et son environnement, tous deux sont devenus une seul et même chose. Le bébé, par nature vit en confluence. Les rites travail dans ce sens, cela permet une identification au groupe. La névrose commence quand ce sentiment perdure et ne permet plus à l’individu de faire la distinction entre lui et le monde. Il n’a plus aucune expérience de lui-même parce qu’il a perdu tout sentiment de sa propre existence. Si les millions de cellules qui nous composent étaient en confluence, nous ne serions qu’une masse informe et flasque, impossible à organiser.

Certaines maladies psychosomatiques sont issues de confluences pathologiques. La confusion larmes/respiration, peut donner de l’asthme.( blocage du diaphragme pour empêcher les larmes de couler, crée finalement une confusion dans l’apparition des sentiments existants dans une situation).
La confluence se caractérise par un “on” ou d’un “nous” indéterminé et impersonnel.

La rétroflexion

L’individu trace une ligne-frontière entre lui-même et l’environnement, bien nette, là, en plein milieu de lui même! L’introjecteur fait ce que veulent les autres; le projeteur fait aux autres ce dont il les accuse; la personne en confluence pathologique ne sait pas qui fait quoi à qui; le rétroflecteur se fait à lui-même ce qu’il aimerait faire aux autres. Au lieu de déployer son énergie en direction de l’extérieur pour manipuler l’environnement et y apporter les changements nécessaires à la satisfactions de besoins (les siens comme ceux des autres),on la dirige vers l’intérieur et l’on se substitue à l’environnement.

La personnalité se scinde en deux:une partie qui effectue l’action et l’autre qui la subit. Il devient alors sont pire ennemi. La rétroflexion s’exprime par la présence de “je” et de “me”(ou”moi”) dans la même phrase;”j’ai honte de moi”,ou,”je dois me forcer à finir ce travail”. Cette confusion d’identité n’est rien d’autre que la névrose. Elle conduit toujours à une désintégration de la personnalité qui se traduit par un manque de coordination dans la pensée et dans l’action.

Les bonnes identifications sont celles qui permettent de réaliser pleinement les buts de l’individu et de l’environnement. Les mauvaises sont celle qui retardent la croissance de l’individu, s’opposent à ses projets et on un effet nocif sur l’entourage ou l’environnement. La thérapie aura pour effet de restaurer la capacité de discriminer et faire des choix. Permettre au névrosé de redécouvrir ce qui est lui et ce qui n’est pas lui.

Le névrosé en consultation

Le patient est en crise, en crise existentielle. Il demande des soins parce que son mode de vie ne lui permet pas de satisfaire certains besoins psychologique primordiaux auxquels il s’est identifié et qui représente pour lui une question de vie ou de mort. Le patient a des besoins existentiels qui lui sont propres.

Le thérapeute n’a pas à porter de jugement de valeurs sur les besoins existentiels de son patient. Le thérapeute est gratifié d’un investissement positif.

Ne croyons pas qu’il arrive les mains vides. Il transporte dans” sa boîte à malices” ses propres moyens de manipulation. Il a dû développer beaucoup d’ingéniosité pour continuer à vivre en dépit de cette carence fondamentale, tel que l’autonomie interne. Malheureusement, il emploie son art pour protéger son handicap, au lieu de s’en débarrasser. La seul solution est de reconstruire une structure solide à partir de ses qualités déjà existantes.

Le patient craint que le thérapeute ne veuille plus de lui et peut adopter des attitude du genre caresser le chat dans le sens du poils…(attitude de l’enfant sage et obéissant ou, en se soumettant à ses sages conseils et en faisant semblant d’accepter ses propositions. Le patient s’est donné beaucoup de mal pour construire un concept de soi qui la plus part du temps sera complètement erronée. Mais comme il à également renoncé à toute authenticité dans son acceptation des choses et qu’il est incapable d’assimiler le moindre encouragement, il reste en demande et les signes d’affection le laissent insatisfait et mécontent.

L’homme ne peut se transcender qu’en étant fidèle à sa nature véritable. Les thérapies en cours ne distinguent pas assez la zone confusionnelle qui séparent le soi véritable(“le self”)de la représentation que l’on en a (self-concept).Le patient a l’impression qu’il doit être soit d’un coté, soit de l’autre:aimer ou haïr, être bon ou mauvais. La solution est de sortir de l’alternative”soit-soit” et de le remplacer par ” ceci et cela” .

Ainsi, la thérapie s’engage sur un mélange équilibré de frustration et de satisfaction.. Notre système procure une large base pour les opération thérapeutiques, car nous considérons que l’être humain est, par nature, à la fois un individu et un membre du groupe.